Collaborations & résidences d'artistes
Depuis quelques années, Théâtre Octobre propose aux compagnies issues de la région de disposer du lieu pour créer ou travailler ses projets de création. Grâce à ces accueils , l'équipe peut proposer aux élèves issus des ateliers de pratique amateur de rencontrer ces équipes et découvrir leur univers . Au programme cette saison 19/20 , 6 résidences d'artistes .
Recueil de témoignages
Du 9 au 20 septembre 2019/ Salle OLYMPIA de Lomme
Soeurs - Cie LAZLO
Projet Théâtre, vidéo, danse
Texte : Géraldine Serbourdin & Mise en scène - Audrey Chapon
Assistante à la mise en scène : Calie Doze
Interprétation : Murielle Colvez, Céline Dupuis, Marion Laboulais, Charlotte Talpaert, Elena Zhilova.
Création Lumière : Richard Guyot
Création Vidéo : Félix Létot
Construction : Estelle Duriez
La pièce Quatre sœurs et ses trois focales Laura, Macha, Irina
Au départ il y a l’écriture de la pièce qui réunit trois sœurs au chevet de la quatrième en fin de vie. Un portrait de famille plus décomposée qu’unie, une esquisse plus fragmentée que paisible. Une série de règlements de comptes enterrés et des aveux, des déclarations, des coups de gueule qui se crient presque trop fort comme pour tenter de réveiller la morte.
De revenir en arrière, de reprendre.
Mais la morte disparaît et délie les langues. Les autres semblent vouloir combler l’absence par leurs mots. Et leurs mots créent un faisceau d’images qui deviennent des focales.
Les filles se racontent et soliloquent. Elles parlent dans le vide de leur chagrin, dans le souvenir de leurs blessures et les voix en solo font séries. Elles rendent plus tragique encore le destin brisé de celle qui est nommée Olga, elles qui tiennent encore debout et semblent s’adresser désespérément, infiniment à la plus chère disparue.
Alors les récits se sont écrits sur les décombres de la sœur morte ou à la lumière de la pièce matrice ou maîtresse et les voix se refusent à se taire comme si la pièce ne pouvait être achevée sur la mort d’une des protagonistes.
Comme si le motif/ moteur d’écriture se relançait à chaque fois pour dire le toujours recommencé du geste d’écrire.
Et de multiples focales se font jour.
Du 28 octobre au 11 novembre 2019 aux Tisserands
DOKTOREVITCH
d'après Les Carnets d'un jeune Médecin de Mikhaïl Boulgakov
Théâtre, musique & marionnettes à partir de 12 ans
Avec Raphaël Bourdin , Marie Girardin, David Lacomblez, Cédric Vernet
Construction des marionnettes
Cécric Vernet / Mélanie Rebolj
Composition musicale
Raphaël Bourdin
Lumière / régie générale
Claire Lorthioir
Texte, scénographie et mise en scène
David Lacomblez
Production
La Mécanique du Fluide
Conception
David Lacomblez
A travers cette troisième création, la Mécanique du Fluide poursuit son questionnement sur le rapport entre l'individu et la société. Chacun-e d'entre nous, par son éducation, son expérience, ses rencontres, son intérêt, construit sa propre idée de ce que le monde attend de lui, et de la place qu'il pourra peut-être y trouver.
Cette exigence implicite – et supposée – que l'on doit à
tout prix réussir, s'épanouir, être heureux, être citoyens,
professionnels, respectueux de la loi, de la planète, que
l'on doit trouver naturellement sa voie, transmettre son savoir, être attentif à l'autre sans être intrusif, élever des enfants bien polis et autonomes ou manger cinq fruits et légumes par jour... Voilà une sacrée charge qui pèse sur nos épaules !
Pourtant, le système éducatif que l'on connaît, et dont on voit les moyens s'étioler d'année en année, nous prépare manifestement peu aux obligations de l'âge adulte. Le mode d'emploi de la vie semble être écrit dans une langue exotique et mystérieuse.
Ou peut-être place-t-on simplement spontanément la barre un peu trop haut?
Voulant renvoyer au monde une image d'excellence dans tous les domaines, nous fantasmons notre infaillibilité. L'erreur est humaine, après tout, non?
Le jeune médecin de ce récit de Mikhaïl Boulgakov est la pure manifestation de ce mensonge que l'on fait à soi-même et au reste du monde. Plus il nie ses faiblesses, plus il s'affaiblit !
A force de prétendre maîtriser toute situation, avoir toute l'expérience nécessaire à sa fonction, ne pas avoir peur de sa responsabilité, ce jeune médecin s'enfonce progressivement dans l'angoisse, la solitude, jusqu'à l'addiction à la morphine.
La clef de son salut étant finalement à portée de main... Simplement dans l'acceptation de sa faillibilité, et de l'aide de son entourage.
Dans ce spectacle que nous souhaitons fidèle à l'esprit des nouvelles des Carnets d'un jeune médecin, où le réel côtoie parfois le fantastique, où la mélancolie se mêle à drôlerie de la vie, où la solitude ne demande qu'à être contrariée, nous partagerons avec le spectateur ce questionnement : vivre est-il si compliqué ?
Du 3 janvier au 13 janvier 2020 aux Tisserands
SOMNIES - Cie du Vent dans les enclumes
Julien Poumaere & Cerise Peroua
La nuit est l’endroit où se révèle notre mythologie intime.
Il est ici question de nuit(s) multiple(s): nuit créative, nuit agitée, nuit initiatique,
nuit fantasque, nuit truffée de symboles, nuit sans sommeil, nuit comme tant
d’autres ou nuit exceptionnelle.
A travers ce spectacle, nous interrogeons la frontière entre rêve et réalité.
Comment nos souvenirs et les évènements de quotidien influencent nos rêves? Les
territoires nocturnes laissent-ils une empreinte sur nos journées? Avons-nous un
pouvoir de contrôle sur nos vies rêvées ou sommes-nous de simples marionnettes
face à notre subconscient?
Par le biais de personnages oniriques ou symboliques, nous représentons une nuit de sommeil traversée par des songes tantôt absurdes, tantôt valorisants, tantôt
effrayants mêlant souvenirs altérés, projections chimériques et désirs d’évasion.
C’est un moment de rêve, une tranche de nuit: fuir la pression quotidienne, se
fabriquer un monde meilleur et le façonner, avoir un pouvoir sur les évènements,
dessiner un idéal, construire un échappatoire, visiter le grand terrain de jeu de nos
peurs, vivre des cauchemars éveillés et des rêves conscients, inventer un monde des
possibles, se balader sur la scène ouverte de notre inconscient, trouver le repos,
écouter ses désirs, faire place à ses fantasmes, zoomer sur ses résistances, déployer la profusion des imaginaires, donner naissance à une inspiration sans limites, s’apaiser, dénouer les noeuds, maintenir en vie les souvenirs,... selon nos scénarios nocturnes.
Du 25 janvier au 31 Janvier 2020 aux Tisserands
COLLISION - Cie Allegorie
Résidence et spectacle soutenu par le C.R.A.C de Lomme
Ensemble depuis dix ans, un vieux couple donc, nous avons construit pas à pas une forme d’équilibre, laissant place à l’individu. Dans cette recherche funambule, cette tour où l’on empile sans trop déséquilibrer pour ne pas tomber, nous avons eu un enfant. Cette rencontre brusque et belle vient joyeusement bousculer notre équilibre délicat. Notre fils a aujourd’hui 16 mois, et sa rencontre nous mène à une première création commune au plateau pour interroger la relation à l’autre, que celle-ci soit intime, amicale, familiale, ou professionnelle.
Pour cette pièce nous explorerons les relations au travers d’une multitude de vêtements, car ils sont la première couche dans le lien à l’autre et à soi. Ils sont cette épaisseur qui nous sépare de l’autre et qui nous en donne l’accès. Ils sont une facette du masque social, une manière de nous présenter aux autres, de nous identifier à un groupe ou de nous mettre en valeur. Ils font partie de notre identité.
Les vêtements symboliseront les diverses expériences ou relations que l’on a vécues, comme différentes peaux qui se superposent ou se succèdent. Chacun se construit à travers ses relations actuelles et vécues, comme des empreintes façonnant son futur.
Nous nous intéresserons en particulier au commencement de la relation, à la rencontre qui sera au coeur du projet : la rencontre d’horizons distincts, la rencontre de différentes techniques de cirque, la rencontre de chemins corporels hétéroclites, la rencontre de personnalités et sensibilités propres.
Alors que le virtuel envahit nos quotidiens, que de plus en plus de rencontres se font ou se vivent sur internet, nous nous attacherons à la chair, au corps et au contact physique. Nous souhaitons situer le processus de création à l’endroit de l’intime où l’on se dévoile tel que l’on est, sans masque, prêts à bousculer nos certitudes.
Katell Le Brenn & David Coll Povedano
Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines nous effleurent juste la peau, d’autres nous renversent. Nathan Malory